Les Talibans ont déclaré que la Chine était leur plus grand allié

Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a affirmé jeudi que Pékin était « prêt à investir et à reconstruire » l’Afghanistan, tout en exprimant l’espoir que la Chine offre une porte d’entrée sur les marchés mondiaux.

Les intérêts du parti communiste chinois

Le sol de l’Afghanistan regorge de lithium, composant essentiel des batteries et des véhicules électriques.

L’Afghanistan représente aussi un carrefour essentiel pour les Nouvelles Routes de la Soie, cet ensemble de liaisons maritimes et ferroviaires entre la Chine et l’Europe.

C’est d’autant plus important pour Pékin que les Ouïghours – la minorité musulmane actuellement persécutée par les autorités chinoises qui la dépeint comme un réservoir à dangereux extrémistes religieux – n’habitent qu’à quelques centaines de kilomètres de la frontière afghane. En ce sens, la Chine aimerait remettre au goût du jour le compromis trouvé avec les Taliban dans les années 1990. À l’époque, des militants séparatistes ouïghours avaient établi des camps d’entraînement en Afghanistan avec l’aide d’Al-Qaïda, et Pékin avait obtenu des Talibans qu’ils interdisent à ces combattants de commettre des actions violentes en Chine. En échange de quoi, la Chine avait investi dans le pays. Vingt ans plus tard, Pékin ne s’inquiète plus seulement du risque de contagion jihadiste en Chine. Ils veulent aussi éviter une propagation dans les autres pays limitrophes [Tadjikistan, Pakistan, NDLR] car cela aurait un effet déstabilisateur dans des pays où Pékin a beaucoup investi au titre des nouvelles routes de la soie.

L’Afghanistan des Talibans, une terre d’opportunités pour la Chine ?

Une stratégie américaine ?

Avec la facilité avec laquelle les talibans ont pris le pouvoir, on peut se demander si les USA n’ont pas laissé faire volontairement : pour se retirer de ce bourbier lointain et onéreux (ce que voulait faire Trump), dont eux et l’ex-URSS ont déjà fait les frais, et, en laissant volontairement sur place tout un arsenal, miser sur le fait que les talibans ne s’entendront pas avec les chinois qui s’embourberont là-bas à leur tour.