Edward Bernays

10 techniques de manipulation de l’opinion

Illustration : Edward Bernays, neveu de Freud et père de la propagande et de la manipulation de masse

Résumé

Les États occidentaux PROPAgent une PROPAgande qui leur est soufflée par des grands cabinets de conseil, exploitant des connaissances issues de la neurobiologie, des sciences cognitives et de la psychologie appliquée au marketing et à la manipulation des foules.

Ces techniques reposent en particulier sur le conformisme social, la soumission à l’autorité et l’instrumentalisation de la peur, constituant un cocktail très dangereux.

Billet inspiré par La fabrication du consentement : De la propagande médiatique en démocratie, par Noam Chomsky et Edward S. Herman

L’ingénierie sociale est, dans le contexte de la sécurité de l’information, une pratique de manipulation psychologique à des fins d’escroquerie

Wikipedia

Utiliser les connaissances en sciences cognitives et techniques de manipulation mentale

Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes et le monde du marketing. Grâce à la biologie, la neurobiologie, les sciences cognitives et la psychologie appliquée, selon les objectifs visés : vendre, piller, accéder et se maintenir au pouvoir, obtenir le consentement.

L’État français, avec l’argent public, a recours au services de la société américaine McKinsey & Company pour sa stratégie de communication et de gestion de la crise sanitaire.

Stratégie du pompier pyromane

Créer des problèmes en amont/coulisse et se présenter comme le détenteur de solutions.

Combiné à la stratégie du choc, en provoquant une inhibition de l’action en dramatisant de manière disproportionnée : « Nous sommes en guerre », en menaçant la sécurité, la stabilité, la zone de confort et le conservatisme.

Saccager l’économie et offrir des aides : inhiber les révoltes et rajouter de la dépendance.

Diviser pour mieux régner

Multiplication des dissonances cognitives (entre autres, confiner-déconfiner-reconfiner, masque au départ inutile devenu indispensable puis obligatoire pour tous et partout) générant des tensions venant déstructurer nos habitudes de fonctionnement, communication médiatique en donnant la parole à des « pro- » ou « anti- » en inventant des camps, jusqu’à disloquer les familles, les groupes, et tout ce qui peut permettre de garder du lien social, discuter de manière socratique et identifier les responsables : les États et le consentement des individus sous influence.

Influence minoritaire et soumission à l’autorité

Dans ses principes, on constate qu’une majorité peut se soumettre à un avis minoritaire s’il est très homogène, et ce, même s’il s’oppose à celui d’une majorité d’individus.

Un de ses prolongements est qu’en matraquant via des médias de masse les messages et des fausses informations sur toutes les chaînes on peut transformer des opinions et des comportements. Il ne s’agit plus d’information mais de propagande, renforcée par la coercition et la répression (amendes pour non-port du masque à l’extérieur).

Qui dit « Nous sommes en guerre » dit propagande de guerre, et donc mensonges d’État. Même si cette affirmation est théatrale, ridicule et disproportionnée dans le contexte sanitaire actuel sur lequel nous avons maintenant du recul.

LA PROPAGANDE DE GOEBBELS EST UNE DE NOS ARMES DE GUERRE LES PLUS EFFICACES

Citation attribuée à Adolf Hitler, au sujet de Joseph Goebbels, ministre à l’éducation du peuple et à la propagande au sein du IIIème Reich en Allemagne de 1933 à 1945

La majorité des individus se conforment pour ne pas avoir à se distinguer, et ne pas risquer l’ostracisation sociale. Sous cet angle, il est aisé d’envisager le conformisme comme un acte rationnel et le non-conformisme comme un acte irrationnel : les positions critiques envers le narratif officiel, même basées sur des faits et des réalités, sont perçues comme dangereuses car elles remettent en question les mensonges et manipulations acceptés et consentis, et obligeraient les individus à reconnaitre qu’ils ont été manipulés, soumis, et qu’ils ont tort (coûteux, sur le plan égocentrique).

Cette conformité pousse à la délation, le plus souvent par lâcheté et jalousie vis à vis de ceux qui s’opposent à des règles absurdes sans fondement scientifique.

Je te punis de ne pas te conformer à des règles même si je sais qu’elles sont absurdes et injustifiées, pour compenser ma propre soumission

La liberté met l’homme face à ses responsabilités, qu’il fuit par couardise et confort. Il préférera donc se soumettre à une autorité qui prendra les décisions à sa place, ce qui le dédouanera lui-même de toutes responsabilités en cas de problème, d’échec, etc. Il pourra accuser et se retourner contre cette autorité qui sera responsable, et quand il deviendra plus facile de « changer de camp ». L’homme y aura perdu sa liberté.

Il n’est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage

Périclès

L’homme croit vouloir la liberté. En réalité il en a très peur. Pourquoi ? Parce que la liberté l’oblige à prendre des décisions, et que les décisions comportent des risques. Mais si par contre il se soumet à une autorité, alors il peut espérer que l’autorité lui dise ce qu’il est juste de faire ou pas.

Erich Fromm
Expériences de Mailgram et de Asch

Le conformisme social conjugué à l’instrumentalisation de la peur et à la soumission à l’autorité forment un cocktail explosif : 65% des personnes iront jusqu’à tuer par simple soumission à l’autorité comme cela est illustré dans l’expérience de Stanley Milgram, publiée en 1963 et ayant servi de référence pour une scène du film I comme Icare (voir la vidéo en fin d’article).

Dans l’expérience de Asch (1951), la majorité des gens étaient prêts à ignorer la réalité pour se conformer au groupe.

L’addition de ces deux comportements permet d’obtenir l’instrumentalisation des individus. Conjugués à l’instrumentalisation de la peur, les manipulateurs pourront diriger et justifier la violence et la haine contre une minorité innocente faisant office de bouc émissaire (aujourd’hui les non-vaccinés). C’est ce qu’il s’est passé en Allemagne Nazi, en Chine communiste ou ailleurs. Pour obtenir cela il suffit de contrôler les médias par la subvention, la corruption, le chantage ou la menace et diffuser la propagande d’État avec le prompteur fourni par les cabinets de conseil.

Propagande, terrorisme intellectuel et psychiatrisation des opposants

La classe politique et médiatique a recours à tout l’arsenal du terrorisme intellectuel pour faire taire tout discours ne rentrant pas dans le cadre du narratif officiel : disqualification / jugement par association, procès d’intention et psychiatrisation (« ce type est fou »), Reductio Ad Hominem (« Raoult est un charlatan » -comique, quand les propos viennent d’un médiocre éditocrate ou du quidam au sujet d’un des plus éminents infectiologue au monde reconnu par ses pairs. Et peut être coûteux, l’injure publique étant un délit puni par une amende de 12000€) et Reductio Ad Hitlerium (« Vous posez des questions, donc vous êtes complotiste, donc vous êtes un nazi et vous incitez à la haine ». Et oui, nous sommes tombés bien bas), etc. (voir le travail du philosophe Jean-François Revel) qui sont ensuite reproduits par psittacisme (répéter comme un perroquet) par les individus pour donner des avis préfabriqués dans les conversations et faire taire tout contradicteur (parfois avec des cris d’orfraies adolescentes).

La psychiatrisation des opposants, qu’elle soit réelle ou symbolique par le discours a pour objectif l’élimination de tout discours opposé à la doxa dominante. C’est une technique utilisée par les régimes totalitaires. Elle avait notamment été mise en œuvre sous Staline. Les techniques ont été mises à jour avec les nouveaux modes de communication. Dans les rubriques « commentaires » des médias mainstream, des contributeurs payés par le gouvernement frappent exclusivement en réplique à des lecteurs ayant des points de vue critiques, par exemple ceux qui doutent du gouvernement ou du président.

Outre les campagnes massives de trolls, le matraquage gouvernemental jour et nuit de sites tels que Wikipédia avec la diffusion ciblée, directement dans les rédactions de presse, de rumeurs calomnieuses émanant directement du niveau ministériel sur des acteurs critiques envers le gouvernement afin de les mettre à l’écart, la conclusion s’impose : l’État pourrait être, de très loin, le plus grand des trolls

Et si l’État était le premier des trolls ?

Remplacer la révolte par la culpabilité

Par exemple en diffusant des clips gouvernementaux affligeants, montrant des enfants embrassant leur grand-mère pour son anniversaire et en la montrant ensuite intubée, avec mise en scène mélo-dramatique pour créer de la culpabilité. Manipulation particulièrement perverse et intolérable alors qu’au bout d’un an les centaines d’études cliniques qui ont été menées ont toute montré que les enfants ne sont pas contagieux.

Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts.

Ainsi, au lieu de se révolter contre la corruption et l’impréparation des États, ou se remettre en question et agir par rapport à sa propre impréparation, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de changement, et maintien de l’oligarchie actuelle et future.

Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

Technique classique court-circuitant l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. L’exemple précédent sur le clip sur la grand mère rentre également dans ce registre.

L’instrumentalisation de la peur a été volontaire et particulièrement poussée dans la communication gouvernementale et médiatique depuis le début de la crise sanitaire liées au COVID-19, par exemple en assénant tous les jours des décomptes macabres (pour ne finir qu’avec aucune surmortalité significative).

L’instrumentalisation de la peur a des conséquences catastrophiques sur le plan social et humain, car elle détruit le lien social, renferme les individus, détruit leur sens critique et la rationalité, pré-dispose à l’agressivité, la violence et à la guerre civile.

Infantilisation

Pour tromper un individu, il suffit d’adopter un ton infantilisant pour s’adresser à lui. En raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans.

En multipliant les messages infantilisants, le gouvernement, en bonne figure paternaliste en général et dans la toute-puissance en particulier, soumet ses sujets en les menaçant de couper le lien (voire les aides) : agissez comme je dis (pas comme je fais) et vous ne serez pas puni.

Dégradation progressive

Si nous avions eu à accepter, en une fois, confinement, distanciation sociale, couvre-feux, masque, vaccin, passeport sanitaire, nous aurions tout rejeté en bloc.

Ceci renvoie à la fenêtre d’Overton, selon qui l’opinion publique peut être progressivement modifiée, afin que des idées initialement considérées comme impensables finissent par être acceptées, voire légiférées, en passant par la caution scientifique via des experts (en conflits d’intérêts) et création de besoins (masque, vaccin).

Stratégie du différé

Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Lancer volontairement des rumeurs via les médias aux ordres (subventionnés) et observer la réaction du public sur les médias sociaux permet également aux gouvernements de tester l’opinion, et anticiper et préparer les futures annonces officielles : annonces d’un futur second confinement, par exemple.

Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité.

Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

Diversion, distraction et Tittynainment (donner la tétée)

Détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et l’oligarchie, soit en déplaçant vers d’autres sujets, en divisant pour mieux régner (voir plus haut), et grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes : émissions orientées et/ou abrutissantes, encourager le public à se complaire dans la médiocrité à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, inculte et criard, séries addictives sur Netflix avec messages orientés, promotion du culte du divertissement, du festif (avec alcool et drogues), des vacances et déménagements exotiques, notamment dans les émissions du dimanche en fin d’après-midi sur les chaînes de télévision mainstream.

Conclusion

La plupart de nos élites, médiatiques, culturelles, politiques (subventionnées) et une bonne partie des citoyens ne sont pas des êtres de conviction mais de conformisme. Les États, le capitalisme de connivence (intérêts des États et des grands lobbies) ne sont pas les seuls responsables des conséquences néfastes de l’instrumentalisation des foules. Les individus eux-même en sont responsables, par leur passivité domestique et leur fuite des responsabilités qu’ils ont délégués à ceux qui sont censés les maintenir dans leur zone de confort social (surtout en France, vis à vis de l’État), en rendant toujours responsables les autres, la société, les politiques et les méchants capitalistes. Cela donne un bon prétexte pour être lâche, continuer à ne rien faire, se soumettre à la doxa dominante, ne pas se préparer aux crises, ne pas s’impliquer et ne pas se comporter de manière responsable et en conséquence, s’exposer à d’énormes risques sociaux et systémiques, notamment les conséquences humaines de la gestion de cette crise, dont la liste serait trop longue à établir ici, et qui seront bien plus dramatiques que les effets du virus lui-même.