Plus longue avec 194 minutes contre 141 pour la version de 1979 palme d’or à Cannes, donne une nouvelle ampleur à ce chef d’œuvre baroque, notamment avec l’ajout de la longue séquence de la plantation française, dans la demeure chargée de souvenirs de la splendeur passée de l’Indochine française. Au travers de la discussion animée à la table de la famille De Marais lors du dîner mondain mis en scène à la française, Coppola exprime les non-dits de la première version du film : le continuum entre l’impérialisme colonial du XIXème siècle et l’impérialisme idéologique du XXème, la cristallisation du conflit indochinois, l’invention de leur ennemi le Vietcong par les Yankees eux-mêmes. Dans cette version, la sexualité et l’érotisme prennent une part plus importante avec la scène d’amour entre Martin Sheen et Aurore Clément (toujours dans la longue séquence de la plantation française), et celle des passagers du patrouilleur avec les playmates dans le camp militaire abandonné sous la pluie.
