Sommaire – CHAPITRE IV
Cas de la banque d’investissement Goldman Sachs : les liaisons dangereuses entre un monstre financier et les gouvernements européens et américains
Goldman Sachs est l’une des plus grandes banques d’investissement au monde. Une de ces banques que les anglophones appellent ”too big to fail” (trop grosse pour faire faillite) c’est-à-dire qu’elle est si énorme et si importante pour le monde financier, bancaire et économique que sa chute risquerait de causer l’anéantissement du système tout entier, comme ce fut le cas en 2008 avec la chute de Lehman Brothers.
Compte tenu de ce que nous avons dit sur la spéculation dans le paragraphe précédent, l’anéantissement de ce système sera finalement une bonne chose, pour peu de s’y préparer intelligemment et en douceur. Pour prolonger la citation ci-dessus, rappelons que les grandes banques d’investissement ne sont qu’une partie du système qui est imbriqué avec les banques centrales continentales, les gouvernants, les lobbies des multinationales et une logique de croissance consumériste sans fin.

La “porte tambour”, passerelle entre la banque et les gouvernements
La puissance de Goldman Sachs, surnommée “La Firme” tient notamment à ses vases communicants avec les gouvernements, et en particulier les postes liés à la finance : secrétaire au trésor, ministre des finances… C’est une pratique courante de la banque appelée “Revolving Door” (ou “porte-tambour”), c’est à dire des passages de personne entre un poste dans la banque et un poste dans une administration gouvernementale, partout dans le monde, bien sur aux USA et particulièrement en Europe. Les conflits d’intérêts sont évidents. C’est un puissant canal de lobbying. C’est en fait le fondement même de nos ploutocraties (gouvernement par les plus riches).
La discrète Goldman Sachs est désormais sous les projecteurs depuis sa responsabilité avérée dans la crise des subprimes, notamment avec la commercialisation de son fonds toxique Abacus. Cette banque a également joué un rôle de premier plan dans la déstabilisation de l’Europe en aidant la Grèce a truquer ces comptes pour pouvoir rentrer dans l’Europe et vivre au dessus de ces moyens en mettant en péril l’équilibre entier du continent. En même temps, Goldman Sachs (comme beaucoup d’autres…) spéculait dans l’ombre sur le futur effondrement de la Grèce…
Cela n’empêche pas Goldman Sachs de continuer d’avoir d’anciens employés aux postes les plus influents du gouvernement européen : Mario Dragui, actuel Président de la puissante Banque Centrale Européenne, a été employé par Goldman Sachs entre 2002 et 2005. Nous pouvons citer bien d’autres membres influents : Mario Monti, ex-Commissaire européen (1995–2004) et ex-Président du Conseil, le Premier Ministre italien, (2011–2012), ayant remplacé Berlusconi sans passer par la case élection, Karel Van Miert, Commissaire européen belge de 1989 à 1999…
Et enfin, dans l’autres l’autre sens : l’ancien président de la Commission européenne José Manuel Barroso a été recruté par Goldman Sachs l’été dernier, juste après la fin du délai de 18 mois lui imposant de ne pas accepter un emploi pouvant entraîner un conflit d’intérêt… Quant il s’agit d’un haut fonctionnaire d’aller travailler dans une entreprise privée. le plus souvent dans la banque et la finance, on parle alors de « Pantouflage« . S’ils reviennent de nouveau dans le secteur public, on parle de « Rétro-pantouflage« .
Anciens employés de la banque Goldman Sachs placés à des postes clés du gouvernement européen

Henry Paulson, patron de Goldman Sachs jusqu’en 2006 a été secrétaire au Trésor (ministre des finances) du gouvernement George W. Bush. En 2007 lors de la crise des subprimes il exclura de son plan de sauvetage le concurrent de Goldman Sachs : la banque Lehman Brothers qui fut la plus grosse banque punie et démantelée pour sa responsabilité dans la crise. Henry Paulson sauvera AIG, la plus grosse compagnie d’assurances aux USA, qui risquait d’entrainer dans sa chute Goldman Sachs avec 10 milliards d’euros de perte. Ce sauvetage coutera 700 millards de dollars au gouvernement et au contribuable américain, dont 250 milliards de dollars d’argent frais directement pour le capital des banques.
Fustiger l’incontournable ?
Donald Trump, le nouveau président américain fraîchement élu, nous avait été parfois annoncé comme l’ennemi de Wall Street. Pendant sa campagne il a d’ailleurs fustigé les élites de la finance et souvent reproché à sa concurrente Hillary Clinton d’être proche de ces grandes banques.
Quel degré de confiance ?
La question se pose toujours de savoir si un ancien Goldman Sachs sert toujours les intérêts de son ancien employeur en suivant le principe du “Revolving Door” déjà évoqué plus haut (vase communicant entre les gouvernements et la banque)… En ce qui me concerne j’ai beaucoup de mal à imaginer des transfuges ou des renversements philanthropiques et humanistes s’agissant d’individus passés par cette firme qui semble sortie tout droit de nos pires cauchemars orwelliens. Gardons un peu d’espoir : on peut penser que certains d’entre eux ont compris qu’ils ne doivent pas uniquement contribuer à un effondrement rapide du monde qui les entoure sinon ils ne pourront ni continuer à jouir de leur sentiment de puissance, ni continuer à s’enrichir ni profiter de leur fortune…
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5 Responses
[…] Monsieur Macron, suite à votre discours de voeux aux français hier soir, je prends les devants dés ce jour de l’an 2019 par mon premier acte de collaborateur (actif et pas passif) : sur cette photo je vous dénonce ce Gilet Jaune de 86 ans, membre certain de la « foule haineuse » dont vous parliez hier soir. Montrez cette photo à votre Castaner qui y verra à coup sûr un « taliban » (comme il l’a dit à l’Assemblée Nationale le 18 décembre dernier) contre qui il enverra, à coup de primes et de petits arrangements avec les cadres de certains (pas tous, les plus 3 plus gros) syndicats subventionnés, quelques uns des membres des forces de l’ordre parmi les plus serviles, de ceux qui ne sont plus des fonctionnaires de la République du peuple souverain, mais des mercenaires aux ordres de l’oligarchie des banquiers et de la technostructure complice qui se sert de l’État au lieu de servir l’État depuis des décennies. Je compte sur vous pour relayer cette photo auprès des éditorialistes des médias de propagande (subventionnés, et à 90% propriétés des banques et d’une dizaine de milliardaires) qui vous ont mis en place il y a un an et demi, pour ensuite leur rendre des comptes et protéger leurs intérêts, en leur fournissant des licences d’exploitation, des lois pour leur business, des subventions pour leurs activités et des privilèges fiscaux (capitalisme de connivence). […]
[…] et citoyen. En dénonçant et en luttant réellement contre une manière de vivre complice d’un système de connivence et d’enrichissement de monopoles et de minorités nuisibles reposant sur le pillage à court terme et l’empoisonnement de ressources de plus en plus […]
[…] car il n’est pour l’instant qu’une illusion de renouveau : il est un pur produit du système oligarchique existant : diplômé de l’ENA, inspecteur des finances, banquier d’affaires chez Rothschild & […]
[…] bonne partie des citoyens ne sont pas des êtres de conviction mais de conformisme. Les États, le capitalisme de connivence (intérêts des États et des grands lobbies) ne sont pas les seuls responsables des conséquences […]
[…] pays extraordinaire à cause d’une bande de fumiers vivants à Paris, massacrant la Province, la technocratie étatique et européenne de connivence avec le totalitarisme hégémonique […]