Chacun assume sa merde, et paye sa part. Voilà la justice, la seule et l’unique

Chacun assume sa merde, et paye sa part. Voilà la justice, la seule et l’unique. Chacun se prend en main, et cesse d’attendre les becquées de l’État. Voilà le début de la fierté.
Soit adulte. Chacun de tes actes te juge. Tu acceptes de mourrir parce que ta préfecture n’a pas de masques à te donner ? Et pourquoi n’en as-tu pas chez toi ? Et pourquoi n’as-tu que des pâtes pour trois jours ? Pas de bois, ni de puits, ni de balles ?
La moindre crise te met à genoux, parce que tu refuses d’être prêt. Parce que tu crois que l’État doit l’être à ta place. C’est à toi d’être PRET. À tout. Que l’État s’effondre, ou qu’il ne s’effondre pas. Tout est possible, le pire est probable. Cesse donc d’exister par procuration, de crier au scandale, de reprocher aux autres de n’avoir pas su prévoir ou gérer ce que tu es incapable d’imaginer. Le drame n’est pas ce qui t’arrive, mais ce que tu n’es plus capable d’être. Tu n’es pas responsable de ce que fait l’État. Mais tu es hautement coupable de te fier à lui.
C’est de ta faute. Voilà le principe des principes. Et pleurnicher plutôt qu’agir est encore une faute.

Laurent Obertone, Éloge de la force, page 71, septembre 2020